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Ma mère ne m'aime pas : explications et conséquences pour votre future vie de couple

 

Si vous cherchez à comprendre les sentiments de votre mère vis à vis de vous, vous allez vous heurter à un premier obstacle qu'il ne faut pas négliger : la différence entre l'amour et l'attention. D'après toutes mes analyses et les cas que j'ai pu suivre au cabinet, aucune personne ne m'a dit clairement que sa mère l'avait regardé dans les yeux et dit : "je ne t'aime pas". Cette possibilité existe mais il faut bien comprendre qu'elle est rarissime et fait souvent l'objet de suivi psychiatrique.

Ne pas aimer son enfant, c'est littéralement ressentir un dégoût profond vis à vis de l'enfant, donc un rejet presque réflexe. Vous admettrez que cela est assez extrême et donc rare, il est nécessaire d'en référer à une personne spécialiste des comportements marginaux comme un psychiatre qui saura évaluer en profondeur le sujet. 

 

En revanche, la situation la plus courante et qui ne relève pas directement de la psychiatrie, est la suivante : le manque d'attention qui nous donne l'impression d'un manque d'amour, et c'est ce dont traite cet article.

 

 

1. Quand l'amour maternel est invisible

L'amour maternel peut être là, mais dans son expression, il est complètement incohérent, c'est ce qui va créer l'incompréhension entre ce que la personne dit et ce que vous ressentez. Nous évaluons notre niveau d'amour à la quantité de contacts, de connexions ainsi qu'au niveau d'acceptation de l'autre. Mais selon le type de développement affectif dans lequel vous avez grandi, et selon vos préférences comportementales (que nous évaluons au cabinet à travers le système de coaching Elément Humain®) il existe des blocages qui vont empêcher une personne d'être : dans le contact et/ou dans la connexion et/ou dans l'acceptation de l'autre. 

 

Les conséquences sont les suivantes : 

En l'absence de contact : on se sent abandonné et ignoré

En l'absence d'acceptation : on se sent impuissant et humilié

En l'absence de connexion : on se sent indigne d'être aimé et rejeté.

 

Le cerveau de l'enfant étant immature lorsqu'il expérimente ses premiers contacts à sa mère et cela jusqu'à ses 7 ans, cela veut dire que l'enfant que vous avez été a vécu ces situations et ces manques sans aucune explication possible. Son cerveau a construit des ponts entre les situations pour y trouver une logique et sur cette logique il a bâti des croyances et des peurs

 

Aujourd'hui vous êtes adulte et vous pensez que votre mère ne vous aime pas parce que vous vous rendez compte que le système ne tient pas debout. 

 

Pourquoi parle-t-on des "mères" en particulier ici ? Parce que le travail de connexion, de développement psycho sensoriel et moteur se fait au contact du parent qui prend en charge l'aspect émotionnel et nourricier, et aujourd'hui encore, ce rôle est largement assuré par les mères, c'est donc du lien à la mère dont il est question ici. 

2. Pourquoi une mère se retrouve-t-elle dans cette impasse ?

Ici nous ne sommes pas en psychanalyse donc nous partons de l'hypothèse suivante : toute personne n'ayant pas travaillé sur elle va transmettre ses traumas à la génération suivante. Votre mère hérite d'un bagage dont elle n'a pas voulu prendre soin à l'âge adulte. Elle sait que quelque chose ne va pas mais elle "refuse" de s'y confronter. 

Selon les milieux et les histoires familiales, certaines familles vont avoir des traumas plus lourds et complexes à gérer que d'autre, il n'y a pas d'égalité dans ce système. 

Le hic, c'est que lorsque l'on est une femme et que l'on met un enfant au monde on se retrouve confronté à 3 situations :

L'effet miroir

 

C'est ce qu'il se produit lorsque l'enfant renvoie à la mère tout ce qui la dérange déjà chez elle et qu'elle n'a jamais souhaiter gérer.

Il y a ici du leurre, (pas vu pas pris) et du déni (je sais qu'il y a un problème mais c'est pas mon problème, c'est la faute de quelqu'un d'autre, c'est la faute de la situation, je ne suis qu'une victime).

L'enfant devient le miroir de toutes les défaillances de la mère. Il est tellement insupportable pour la mère de s'y frotter qu'elle préfère s'en éloigner. Ce qui va entrainer un manque d'attention. 

L'enfant va être qualifié de "dur", de "difficile", en grandissant on observe des comportement taciturnes, fermés, colériques, des personne qui parlent en se disant qu'ils vont créer des drames. Cet enfant est bloqué dans un contexte d'adversité et de lutte profonde car tout est négatif pour lui, toute relation nécessite de prouver qu'il a de la valeur, il a donc soif d'une justice faite d'absolus, de combat et de triomphe. La mère va essayer de le "tordre", de contraindre sa personnalité pour l'obliger à cacher toutes ces défaillances qui lui sont insupportables à observer. Elle va inciter l'enfant à être quelqu'un d'autre afin de ne pas la faire souffrir de ce qu'il est vraiment.

L'effet de halo inversé

C'est ce qu'il se produit lorsque l'enfant est né avec des talents qui lui permettent de faire mieux que la mère, de dépasser les problèmes de la mère et de trouver de nouvelles issues. Le problème ici est que la mère n'a jamais travaillé sur elle et qu'elle est dans l'incapacité de féliciter l'enfant. Le féliciter revient pour elle à reconnaitre son échec, ses incapacités. Si l'enfant réussit, c'est qu'elle aurait dû faire quelque chose et son ego ne le supporte pas. Elle va avoir besoin d'humilier l'enfant, de le rabaisser. La mère va se détourner de lui en le laissant face à lui même, il va apprendre à jouer seul, à être seul afin de ne pas déranger l'univers de croyances de la mère.

L'enfant est qualifié par les personnes extérieures d'enfant lumineux, source de créativité et de réussites, mais l'enfant a tellement l'habitude d'être critiqué pour ses réussites qu'il développe souvent un complexe de l'imposteur tout en sachant qu'il est capable de grandes choses, et, pris au piège de ce paradoxe, il aura peur de s'exprimer. Il s'exprimera pour les autres, pour défendre les injustices que vivent les autres, il aura besoin de sauver d'autres personnes car il ne voit pas comment se sauver lui même.

L'effet d'identification

C'est lorsque l'enfant a les mêmes talents que la mère, et parfois les mêmes défauts mais seulement ceux qui ne dérangent "pas" la mère. L'enfant est vu comme un double idéal, facile, un alter ego. Cet enfant ne cause pas de soucis et ne souffrira pas de sa relation à sa mère, en revanche il sera un organe de reproduction familial des traumas à l'identique et se retrouvera chargé de la mission que le parent n'a pas réglée... Ce qui peut continuer longtemps.

Les conséquences de ces 3 types de développement affectif

Les conséquences de ces systèmes de développement affectif sont les suivants :

- L'enfant difficile est rejeté, on essaye de le dresser, on le contrôle par la puissance, la force pour le faire rentrer dans un cadre.

- L'enfant lumière est humilié pour ses talents, ses différences et ses forces. On le contrôle par l'humiliation.

Ces deux enfants ressentent qu'il y a quelque chose d'incohérent dans le système relationnel dans lequel ils vivent mais ne sont pas en capacité de comprendre. Ce n'est qu'à l'âge adulte en vivant de nouvelles expériences, en rencontrant des personnes qui ont grandi dans des univers plus équilibrés, ou en ayant eux-mêmes des enfants,  qu'ils vont commencé à réaliser que ce qu'il s'est passé ne leur convient pas.

3. Conséquences pour vos futures relations et votre couple

Le désordre affectif dans lequel ce type de relation maternelle vous laisse va s'illustrer par les difficultés relationnelles suivantes : 

 

Pour l'"enfant difficile" : L'indécision, la terreur de se tromper, l'impression d'être bête, inutile, incapable, caractère colérique, humeur changeante, difficulté d'adaptation et de flexibilité. Recherche de justice dans les absolus. Se sacrifie dans l'attente d'un retour, parfois jaloux, manipulateur.

 

Pour l'"enfant lumière" : complexe de l'imposteur, impression de toujours devoir se justifier, prouver sa valeur, être à la hauteur, tout en se sachant capable. Essayez de sauver tout le monde, nécessité de se sacrifier pour autrui. Tourmenté par les injustices, grande sensibilité et besoin de s'exprimer. Altruiste et écartelé vis à vis de ses besoins.

 

Certaines personnes ont l'impression d'être un peu lumière et un peu difficile, d'autres se retrouvent clairement dans un des deux portraits. Quelle que soit votre situation il faut prêter oreille à ces signes car il sont pour moi les deux faces d'un même sujet : le reflet de tout ce sur quoi votre mère n'a pas travaillé.

  • Comme elle n'y a pas travaillé, elle ne peut pas supporter de regarder le sujet en face.
  • Comme elle n'y a pas travaillé, elle ne peut pas vous féliciter pour votre réussite.

Dans les deux cas, cela l'obligerait à se confronter à la réalité et pourrait provoquer des troubles plus complexes dans son comportement.

 

Très souvent je découvre que les couples que j'accompagne sont composés d'un enfant difficile et d'un enfant lumière.

L'enfant lumière va reconnaitre "la mère blessée" dans l'enfant difficile et essayer de la sauver.

L'enfant difficile va admirer la mère guérie chez l'enfant lumière et va voir en lui un espoir de salut. 

 

Une relation de dépendance profonde se crée alors et votre travail est d'en prendre conscience afin d'en sortir. 

Les hommes sont plus souvent à la place de l'enfant difficile et les femmes à la place de l'enfant lumière mais il n'y a pas de règle, tout peut exister. La relation est complexe à vivre quelle que soit la répartition des rôles. Les personnes prises au piège de ce type de relation diront que la relation est toxique, que l'autre lui en demande trop, ou que l'autre l'empêche de se reposer, que l'autre ne le comprend pas, que l'autre ne sait pas l'aider...

 

Si vous êtes dans ce type de relation, si vous vous retrouvez dans l'enfant difficile ou l'enfant lumière, discutons-en rapidement.

 

Notes : Oui l'effet miroir, l'effet de halo inversé et l'effet d'identification existent aussi chez les hommes, mais, le statut de mère donne un rôle socialement plus fort dans l'éducation et la transmission, et, les animaux d'émotions que nous sommes ont un besoin fondamental de ce qu'aujourd'hui les mères apportent toujours plus que les pères. Réconfort, consolation et tendresse. Les mères dont nous parlons dans cet article en sont démunies.