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Je ressens tout trop fort

Vos émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises.

Elles sont simplement sources de mal-être ou de bien-être.

Si quelque chose vous apaise, vous permet d’accéder au calme, à la confiance en vous et à la détermination, alors tant mieux.

Et la colère n’est pas exclue ici (je vous explique cela plus bas).

Si au contraire vous êtes littéralement bloqué dans une émotion source de mal-être ; colère, impuissance, frustration ou culpabilité, et que vous y restez plus de 21 jours, même en pointillés là il faut se réveiller, car vous êtes en train de devenir votre émotion donc une personne coincée dans le mal-être.

 

Voilà comment s’en sortir...

Comment gérer une émotion ?

Il faut 21 jours pour gagner ou perdre une habitude. Donc 21 jours de colère non gérée ou non évacuée c’est 21 jours pour DEVENIR votre colère et s’enfermer dans les comportements issus de votre colère.

C’est pour cela que dans une relation conflictuelle, il y a un moment où on n’en voit plus la fin : le conflit est devenu une habitude.

 

Cela fonctionne avec toutes les émotions sources de mal-être.

C’est ok de les ressentir.

Ce n’est pas ok de s’y accrocher, car elles finissent par vous habiter et devenir une part de votre identité.

 

Si vous êtes capable de “voir venir”, ou “sentir approcher” l’émotion vous allez pouvoir faire quelque chose de juste et bon pour vous, source de bien-être.

Vous allez être capable de vous réguler à travers :

  • La prise de conscience : ok, l’émotion est là
  • La gestion de l’émotion : ok, je choisis de la gérer.
  • Son expression sans violence, ni peur, honte ou culpabilité : ok, je choisis de ne pas la vomir sur l’autre. 
  • La gestion de votre conflit intérieur, puis le conflit avec l’autre : ok, qu’est ce qui vient de m’ébranler ? Pourquoi je l’ai pris contre moi ?
  • La discussion :  ok voici le contexte, voici ce que j’attendez, voici ce que je n’ai pas dit. Suis-je légitime à créer un conflit pour cela?

La règle dans tout ça c’est ce “ok” que j’ai positionné devant chaque phrase. C’est ok de vivre une émotion source de mal-être.

C’est ok de la ressentir quelle qu’elle soit : colère, impuissance, culpabilité, frustration. Le problème c’est que vous avez peut-être simplement l’habitude de vous laisser submerger et envahir par cette émotion.

Les émotions mal gérées génèrent du mal-être et des conflits

Ce qui fait que vous allez ensuite déverser l'émotion sur l’autre d’une façon ou d’une autre :

  • Traitement intériorisé / masqué de l’émotion : faire la tête, se renfermer, se taire, violence de l’attitude de déconnexion à l’autre.
  • Traitement extériorisé / agressif : c’est la violence physique ou verbale (volonté de connexion ou déconnexion forcée) qui est visible de tous.

 

Quel que soit le traitement, l’émotion commence à faire partie de vous au lieu de simplement être une alerte que quelque chose cloche.

Ce type de traitement devient un élément marquant de votre comportement quotidien car elle n’est pas gérée.

  • Dire je me sens - en colère, frustré, culpabilisé, impuissant - est une prise de conscience qui permet de dire ensuite : je fais le choix d’y rester ou d’en sortir.
  • Dire “je me sens” au lieu de “je suis” permet de prendre du recul et de ne pas s’identifier à l’émotion.

 

Vous n’êtes pas l’émotion.

Vous êtes ébranlé par un élément qui a fait monter cette émotion en vous. Votre rôle c’est de l’entendre car c’est une alerte.

 

L’autre est là pour vous renvoyer un paradoxe dans lequel vous êtes enfermé.

Voici quelques exemples...

 

Si vous vous dites “je veux XYZ” et qu’à la place vous attendez de l’autre qu’il vous le donne, ou que vous lui reprochez de ne pas vous le donner, ou de ne pas être capable de le deviner, bingo vous êtes bloqué :

  • Je veux que tu m’aides mais je refuse de te demander de l’aide.
  • Je veux faire aussi bien que toi mais je refuse de dire que c’est difficile pour moi. 
  • Je veux t’aider mais à la place je te dis que tu n’es pas à la hauteur.
  • Je veux te donner quelque chose mais j’attends des choses de toi en retour.
  • Je veux vivre avec toi mais j’ai peur de perdre ma liberté. 
  • Je veux te dire que je ne suis pas d’accord mais j’ai peur du conflit.

 

Une alerte est là pour vous aider à comprendre d’abord quelque chose sur vous ; une sensibilité, une peur, quelque chose que vous avez refusé de gérer dans le passé et qui se répète encore et encore.

Il vous faudra peut-être plus de 21 jours pour en sortir, et dans ce cas l’habitude que vous allez prendre ne sera plus de subir votre émotion source de mal-être mais de vouloir vous en sortir et c’est radicalement différent.

 

C’est une bonne habitude qui sera ensuite source de bien-être.

 

Comme vous le voyez l’émotion n’est ni bonne ni mauvaise, c’est la façon dont vous l’interprétez et ce que vous en faites qui est important.

Gestion des émotions en sexologie

Le problème c’est que beaucoup de personnes coincées dans le mal-être veulent prendre une décision dans cet état ( ce qui est impossible) ou exige de leur partenaire de changer (ce qui est impossible à demander), ou forcent leur partenaire à les suivre dans une thérapie (ce qui ne peut-être qu’un échec).

 

Alors que LA seule issue c’est de Soi-même SE prendre en main pour sortir de SON état de mal-être et retrouver SA lucidité afin de pouvoir agir dans le sens de ce qui est juste et bon pour SOI d’abord.

 

Systématiquement, dans la totalité des cas que je reçois au cabinet de sexologie, les personnes sont perdues face à des décisions qu’elles n’arrivent pas à prendre à cause de cet état de mal-être non géré.

 

C’est leur souffrance qui les pousse à vouloir par exemple “partir” MAIS l’émotion paradoxale coincée dessous les en empêche, il faut donc d’abord nettoyer les racines pour ensuite être capable d’aller dans le bon sens. Et elles partent rarement un fois qu’elles sont au clair avec elles-mêmes, car elle se rendent compte de leur part de responsabilité et y travaille avant de jeter la faute sur l’autre.

 

Voilà comment je gère mon quotidien de femme hypersensible dont le talon d’Achille a longtemps été la colère façon ras de marée.

 

  • Je suis à l’écoute des petites voix qui balancent de la colère et des réflexions désagréables dans ma tête, d’un coup comme venues de nulle part.
  • Je m’autorise à ressentir l’émotion source de mal-être, je lui dis “bonjour, je te vois, j’ai entendu ton alerte mais je n’ai pas envie que tu prennes le contrôle”. Je la laisse me traverser, je ne la retiens pas.
  • Je me console de m’être retrouvée dans cet état, je me pardonne de m’être faite avoir. Parce que c’est mon job de gérer mes limites.
  • Je m’exprime vis à vis de la personne d’en face pour lui signifier mon état, et ma décision d’aller me calmer et de me gérer avant de lui parler.
  • Si il y a un réel problème, alors nous en discutons et nous le réglons. Mais le 3/4 du temps je le règle seule en ayant accepté ma part de responsabilité, donc je commence par faire le truc que j’avais décidé de mettre sur le dos de l’autre.

 

Et oui ça m’arrive TOUS les jours car je suis humaine et que nos émotions sont nos boussoles donc actives en permanence :).

 

Maintenant à vous de jouer !

Et si vous avez besoin d'aide, je suis là pour vous.