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j'étouffe dans mon couple

Voilà l’équation la plus simple du couple : si vous passez votre temps à répondre aux attentes, aux besoins et aux peurs de l’autre il ne vous reste absolument aucune ressource pour entendre les vôtres.

 

Que vous soyez une mère de famille complètement dévouée à vos enfants, une compagne sur-attentive à son conjoint ou juste une personne naturellement “trop” tournée vers les autres le problème reste le même.

 

Toute cette énergie et l’inquiétude, la culpabilité et les peurs qui vont avec, vous empêchent littéralement d‘entendre vos besoins et votre désir.

Un cerveau en surchauffe

Votre cerveau a besoin de pouvoir respirer, c’est à dire de s’ennuyer, d’avoir de la place, pour penser par lui-même et s’autoriser à transformer vos ressentis en émotions.

 

Les émotions créent ensuite des élans du corps.

Le désir est un élan du corps, c’est une émotion qui traduit le besoin d’aller vers l’autre.

 

Mais si votre cerveau turbine du matin au soir sur ce qu’il faut faire, ce qu’il faut ranger, ce qu’il faut prévoir et qui a besoin de vous, alors vos ressentis n’ont pas la place de s’extérioriser sous forme d’émotions et d’élan de désir.

 

Alors que faire ?

 

Je pourrais vous dire : “bah il suffit d’arrêter”, mais si c’était si simple ça se saurait (et moi je n’aurais pas besoin de faire ce métier).

 

Donc non, le sujet n’est pas d’arrêter mais de libérer le cerveau.

Pour libérer le cerveau il faut aller chercher ce qui vous pousse à faire autant pour les autres. Ce pourquoi est au fond de vous, voilà comment aller le chercher, posez-vous ces questions et répondez-y par écrit.

Exercice pour clarifier la situation

Etape 1 :

Pourquoi je fais tout ça ?

 

Etape 2 :

Qu’est-ce que j’imagine qu’il va se passer si j’arrête ?

 

Etape 3 :

Qu’est-ce que je peux imaginer de commencer à diminuer ?

 

Etape 4 :

Qu’est-ce que je peux vraiment faire pour diminuer ?

 

Etape 5 :

Faire la liste des choses, des situations où je peux lever le pied, à qui dois-je demander de l’aide si besoin, sur qui m’appuyer ?

 

Etape 6 :

Suis-je en capacité de demander de l’aide ?

Ai-je suffisamment confiance pour m’appuyer sur quelqu’un ?

 

Et là bingo... C ‘est là que se trouve votre travail, le vrai travail pour moins “faire pour les autres”.

 

 Il faut avoir la conviction que l’on ne va pas vous en vouloir, que les autres vont être capable de faire seuls, ou que quelqu’un est là aussi pour vous aider (et oui c’est normal de demander de l’aide dans votre cas très précis, je vous explique ça tout de suite).

 

La plus grosse difficulté lorsque les femmes veulent se reposer

Très souvent, les femmes en particulier, endossent le rôle omnipotent de savoir et pouvoir tout faire pour tout le monde.

 

Sauf qu’en faisant cela elles deviennent des guerrières du quotidien (parce que c’est épuisant) et oublient qu’elles aussi ont besoin de douceur, d’aide, ou qu’on s’occupe d’elles.

Elles l’oublient et pourtant elles le réclament.

 

Il y a d’un côté les femmes qui ont “appris” qu’elles ne devaient pas demander de l’aide à leur conjoint (car le féminisme contemporain leur interdit, parce qu’il est sensé savoir). Donc elles attendent, se remplissent de colère et se vident de désir.

 

Il y a celles qui osent, mais contournent la première injonction avec des formulations plus vagues, elles contournent l’appel à l’aide avec la demande qu’on prenne plus soin d’elle ou qu’on fasse attention à elle, et se retrouvent face à des conjoints qui ne voient pas la nuance et répondent “moi aussi j’ai besoin que tu prennes soin de moi” (sous-entendu qu’on fasse plus souvent l’amour). Et là le désir qui était déjà aux abonnés absents, disparait carrément.

 

Et il y a celles qui passent pour des extra-terrestre parce qu’elles n’ont pas besoin de demander et qui ont leur désir intact. Voici leur secret.

 

Très tôt, au moment de l’emménagement elles n’ont JAMAIS cherché à être de jeunes maitresses de maison exemplaires et des compagnes (très) désireuses. 

 

Elles n’ont tiré aucune fierté à montrer cette image.

 

Elles n’ont pas ramassé les trucs qui trainaient par terre.

 

Elles n’ont pas pris en charge la maison.

 

Elles ont très vite dit : on s’organise comment ?

 

Leur partenaire a répondu et ils ont trouvé un équilibre.

 

Dans cet équilibre on n’a peur de se demander de l’aide puisque ce n’est pas un problème, chacun fait sa part.

 

Chacun a du temps pour lui et du temps ensemble et le jour où ils deviennent parents ils font évoluer leur système avec leur vie de famille.

 

À l’opposé, j’accompagne beaucoup de femmes qui, dès l’emménagement ont pris le rôle de wonder woman. En faisant cela elles ont créé un contrat tacite avec leur conjoint dans lequel, leur place, c’est d’être wonder woman.

 

Leur contrat de vie commune n’est pas bon, il faut donc le rétablir avant d’être obligé de le résilier.

 

Cela se fait en travaillant sur soi, sur sa vulnérabilité, et sa confiance en soi.

 

Comment faire ? Quelques pistes de réflexion

L’enjeu du travail est de retrouver suffisamment de confiance en soi et d’avoir les bonnes stratégies de communication et de savoir-être pour changer en douceur de posture et apprendre à faire bouger ce système.

 

Mais SURTOUT de pouvoir se pardonner d’avoir mis en place ce contrat et de devoir être aujourd’hui responsable de le faire changer (au lieu d’accuser son conjoint) (oui je sais ça vous fait très bizarre de lire ça, c’est normal).

 

Il est donc nécessaire de détricoter ce contrat et de redevenir humaine.

Car Wonder Woman n’a pas de désir, elle n’est pas humaine.

 

Vous si.

 

Faites une pose.

Dites que vous n’y arrivez pas. Acceptez sans honte.

Déléguez.

Demandez de l’aide.

Reposez-vous.

Buvez un thé.

 

Le désir aura la place de revenir.

 

Faites-vous confiance, vous pouvez le faire.